Condamnation de P. Kaltenbach : la morale de l’histoire

Notre ancien Maire et bientôt ex Sénateur vient d’être lourdement condamné, par le tribunal correctionnel de Nanterre, pour corruption passive. Il a indiqué qu’il allait faire appel. Si la condamnation n’est pas surprenante, tant la scène sidérante diffusée sur internet en janvier 2012 laissait peu de place au doute quant au rôle décisif joué par Philippe Kaltenbach dans cette affaire, la sévérité de la sentence (deux ans d’emprisonnement, dont un ferme, 20 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité) est inattendue. Notre département ne manque pas, en effet, de responsables politiques ayant été impliqués dans de multiples affaires et qui sont toujours passés à côté de la prison ferme…

Au-delà du simple “fait divers“ que constitue cet épisode clamartois consternant, y-a-t-il, plus largement, un enseignement à en tirer ? Sommes-nous, en France particulièrement, d’affaires politiques en scandales financiers, contraints à devoir supporter les frasques de certaines de nos élites : élus, quelle que soit leur étiquette politique, patrons, grands et petits, escrocs divers…?

Comment faut-il interpréter la décision du Maire du Plessis-Robinson de remplacer la “place de la Résistance“ par  celle de “Charles Pasqua“ qui fut, certes un jeune résistant mais aussi cofondateur de sinistre mémoire du SAC, et surtout  un multirécidiviste d’affaires politico-financières condamné par deux fois à de la prison avec sursis ?

Peut-on encore s’étonner que, de mises en examen en procès, le couple Balkany conserve l’estime des électeurs de droite qui sont majoritaires à Levallois-Perret ? Ou encore qu’un grand parti politique de droite choisisse comme dirigeant celui-là même qui a quasiment conduit ce parti à la faillite et qui est impliqué dans une kyrielle d’affaires dont l’épisode Bygmalion relatif à des comptes de campagne présidentielle truqués ?

Nous assistons benoîtement à une banalisation forcenée des dérives d’une société française qui se détourne des valeurs collectives et républicaines en ne laissant percevoir pour tout idéal que la possession de “signes extérieurs de richesse“. En valorisant “l’avoir“ plutôt que “l’être“,  elle conduit fatalement à un affaiblissement de l’éthique collective en autorisant les agissements sans vergogne des plus avides de pouvoir et d’argent.

Quel autre enseignement devons nous enfin tirer de cette histoire, nous citoyens attentifs, sinon qu’il ne faut pas baisser la garde devant ce qui semble être la pente naturelle de tout détenteur de pouvoir, que la vigilance devient une exigence de responsabilité, que la transparence démocratique est une nécessité absolue, que le contrôle de la société civile sur les actions de la puissance publique est primordial ?

Nous pensons que le clientélisme, si fréquent dans les pratiques politiques locales, constitue les prémisses de dérives futures plus graves. C’est pourquoi, en prévision d’un tel mécanisme, mais aussi dans son propre intérêt, nous suggérons à Monsieur Berger, Maire de Clamart, de ne pas négliger les formes de contrôle démocratique de l’action publique notamment :

  • En favorisant le plus possible la transparence des décisions prises, par exemple en acceptant la présence d’élus d’opposition dans les instances de décision de Clamart Habitat…
  • En relançant la Démocratie locale, en favorisant la participation des Clamartois-es notamment par une véritable concertation et, par exemple en ouvrant les comités de pilotage à tous les habitants.
  • En permettant un fonctionnement apaisé des Conseils municipaux en rétablissant des horaires permettant la participation de tous les élus et la présence possible de tous les Clamartois-es aux Conseils municipaux, et en communicant plus en amont les informations et dates relatives aux Conseils municipaux aux élus d’opposition.

La démocratie est fragile, pour la protéger, faites la vivre !

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