Jean-Didier Berger et le retour de l’ « Art Officiel » …
Les récentes opérations immobilières (Carrefour de la Fourche, reprise des programmes déjà lancés…), les modifications apportées au mobilier et aux aménagements urbains (nouvelles poubelles, réverbères rococos…), les recommandations architecturales contenues dans le projet de Plan Local d’Urbanisme (PLU interdisant parfois les toits terrasses) ont mis en évidence une dérive insidieuse des pratiques du nouveau maire vers ce que l’on qualifie couramment d’art officiel, c’est-à-dire la volonté d’imposer certaines formes esthétiques comme étant l’expression de ce qui est « beau » avec pour conséquence le rejet, voire la destruction des œuvres qui ne satisfont pas aux critères de beauté « officiels ».
Cette position a été réaffirmée lors de l’adhésion de Jean-Didier Berger au Club des Maires Reconstructeurs de Valérie Pécresse dès sa création en janvier 2015. Rappelons que ce « Club » s’est fixé pour objectif de construire « plus », « mieux », avec « style » en édictant notamment des recommandations architecturales. Cette initiative lui a d’ailleurs valu d’être sévèrement mis en cause par le « Mouvement des Architectes » dans une lettre ouverte en date du 15 décembre dernier.
Une opération emblématique dans la longue liste des entreprises « esthétiques » de Jean-Didier Berger fut la destruction, en septembre 2015, du rond-point d’Artachat, flambant neuf (mais malheureusement réalisé par le maire précédent) et son remplacement par un nouveau rond-point doté d’une fontaine conforme aux standards de beauté du nouveau maître de Clamart, une mauvaise copie dans la lignée du style pseudo-haussmannien démodé qui plaît tant aux maires « Reconstructeurs » et dont on peut voir l’expression la plus exacerbée au Plessis-Robinson.
Ce monument, glacial et sans âme, une fontaine autour de laquelle il est impossible de venir discuter, ni même de se rafraichir, a été réalisé sans concertation avec les Clamartois-es, ni d’ailleurs avec le conseil de quartier Gare (qu’est donc devenue la « Démocratie Locale » ?), sous la couverture maintenant bien connue de « j’applique mon programme », dans le but « d’embellir la ville ».
Après l’abattage, avenue Jean Jaurès, d’arbres centenaires pour faire des places de parking, le maire de Clamart récidive et fait donc abattre un massif de verdure et un Ginkgo biloba pour réaliser, selon ses goûts, une fontaine droit sortie du XIXe siècle.
Rappelons que si les arbres abattus avaient survécu à deux guerres mondiales, le Ginkgo biloba* fut l’une des rares espèces à avoir survécu à l’explosion de la bombe atomique du 6 août 1945 à Hiroshima : c’est dire son extrême résistance. Tout porte donc à croire que le nouveau maire est réellement un prédateur redoutable pour les arbres de Clamart.
*Des spécimens de cet arbre magnifique, pouvant atteindre non taillé une vingtaine de mètres de hauteur et 6 mètres de large, sont visibles à la Petite Bibliothèque Ronde à Clamart ou encore dans la cour de l’hôpital Corentin Celton à Issy-les-Moulineaux.