Puisqu’on ne peut pas le dire au Conseil municipal…
Au début du dernier Conseil municipal, l’opposition a voulu faire une déclaration sur l’association sociale La Parenthèse, lâchement abandonnée par le Conseil départemental, pas assez soutenue par l’État, et méprisée par la Mairie de Clamart.
Le Maire a brutalement interrompu la déclaration, sous le prétexte qu’elle n’était pas à l’ordre du jour, mais visiblement très agacé si l’on en juge par l’attitude qu’il a eu par la suite.
Les deux élu-e-s de Clamart Citoyenne, au début de leurs premières interventions respectives, ont exprimé combien cette attitude les avait choqués, qu’ils la trouvaient très décevante et difficilement compréhensible, puisque la parole avait été accordée à l’opposition. Le Maire s’est retranché derrière le règlement intérieur qui régit le conseil municipal et qui l’autorise à refuser des interventions non prévues à l’ordre du jour. Nous lui avons tout de même fait remarquer qu’il lui était déjà arrivé de ne pas interrompre de telles interventions, quand elles venaient de la majorité (à la suite d’élections par exemple), dénonçant deux poids deux mesures. Il n’a rien pu répondre à cela.
Vous trouverez ci-dessous (et en téléchargement) cette déclaration, sous forme de lettre ouverte.
LETTRE OUVERTE À JEAN-DIDER BERGER
Clamart, le 15 juin 2016
Monsieur le Maire de Clamart, Vice-président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine,
Lors de la commission permanente du Conseil départemental du 14 mars 2016, les conseillers départementaux de l’opposition sont intervenus pour protester contre les baisses de financements successives infligées à l’association La Parenthèse et pour demander que cette collectivité territoriale, dont vous êtes le vice-président, assume sa compétence principale en matière d’action sociale et pérennise son soutien financier à l’association.
Nous rappelons que La Parenthèse a été créée en 1992 sous la présidence de Monsieur Charles Pasqua, pour répondre à la demande croissante de places d’hébergement pour des familles très démunies du département.
Depuis, elle a ouvert plusieurs activités dont un hôtel social situé à Clamart qui accueille près de 160 personnes, dont 89 enfants.
Depuis près de 25 ans, cette association œuvre avec ses équipes pluridisciplinaires pour l’accueil et l’accompagnement social des familles en situation d’extrême précarité, afin de leur permettre de rebondir dans la société et d’acquérir à nouveau leur autonomie.
Cette structure prend également en charge des femmes victimes de violences ou qui se retrouvent seules à la rue avec un ou plusieurs enfants à charge : nous vous rappelons que la majorité des interventions des forces de la police nationale, ici même à Clamart, concernent des situations de ce type.
L’intérêt et la qualité des actions menées par cette association ne sont plus à démontrer.
Depuis 2011, le Conseil départemental n’a cessé de réduire les subventions qu’il accorde à la structure, passant de 1 500 000 € en 2011 à seulement 790 000 € en 2016.
Aujourd’hui, malgré l’engagement du Président du Conseil départemental de maintenir la structure en place jusqu’en 2017, l’association est en quasi cessation d’activité.
Les conséquences sont désastreuses du point de vue social et donc humain : arrêt du soutien scolaire et de la halte-garderie et fin de l’accueil de familles dans le centre d’hébergement collectif de Clamart, laissant ainsi huit chambres inoccupées alors qu’elles sont parfaitement utilisables.
En outre, une vingtaine de postes ont été supprimés durant ces cinq dernières années.
Cette fois, c’est l’annonce d’un arrêt définitif de la structure !
Ainsi pour justifier l’injustifiable – ce sont des familles et des enfants dont on joue le sort – le Conseil départemental affirme que l’activité de cette association relève des compétences de l’État, en considérant qu’il s’agit uniquement d’hébergement d’urgence.
Or, le Préfet des Hauts-de-Seine a adressé un courrier à l’association en date du 29 février dernier qui précise et on le cite : « L’hôtel social La Parenthèse […] ne relève pas des dispositifs gérés et financés par l’État. Seul le Conseil départemental en est l’autorité de tutelle ».
Le préfet des Hauts-de-Seine est représentant de l’État et il serait étonnant que ce dernier ne maîtrise pas les domaines de compétence entre l’État et le Conseil départemental.
Monsieur le Maire, Vice-président du Conseil départemental, face à cette situation dramatique qui se déroule au sein de la ville, nous vous demandons de ne pas laisser ces familles et le personnel sans autre solution que la débrouille et l’éparpillement. Nous souhaitons que vous mettiez tout en œuvre pour infléchir la décision du Président.
Car Monsieur le Maire, nous le rappelons une nouvelle fois, si l’association venait à disparaître, ce sont près de 160 personnes dont 89 enfants qui pourraient se retrouver à la rue ! Et vous le savez peut-être, de nombreux Clamartois s’en émeuvent, pour preuve le tract que beaucoup d’habitants du quartier ont trouvé dans leur boite à lettres.
Monsieur le Maire, notre mobilisation ne faiblira pas.
Gérard Aubineau, Marie-Anne Boyer, Pierre Carrive,
Christian Delom, Philippe Kaltenbach, Françoise Morgère,
Pierre Ramognino, Isabelle Rakoff et Marie-Christine Vandrell