Pour la mise en oeuvre de la ZFE à Clamart !
Une ZFE, zone à faibles émissions, est une zone urbaine dont l’accès est réservé aux véhicules les moins polluants.
La ZFE de la Métropole du Grand Paris (la MGP) concerne une zone qui est à peu près délimitée par l’A86. Sa mise en place a été décidée en novembre 2018 (par la Métropole du Grand Paris), sur la base du volontariat des communes concernées. A l’heure actuelle 49 de ces 76 communes ont dit OUI.
L’objectif d’une ZFE est de diminuer la pollution subie par les habitants en accélérant le renouvellement du parc automobile, c’est à dire en remplaçant les véhicules les plus polluants par des véhicules plus récents. Il faut savoir qu’en Île-de-France, le trafic routier représente plus de la moitié des rejets d’oxydes d’azote, plus d’un quart des rejets de gaz à effet de serre et environ un quart des émissions de particules. La pollution atmosphérique tue environ 67 000 personnes par an en France dont 12 000 en Île-de-France (~60 à Clamart !). Revu récemment à la hausse, ce chiffre est très supérieur aux estimations précédentes qui sous-estimaient les conséquences sanitaires de cette pollution.
Pour la MGP, hors Paris, cela se traduit par l’interdiction de circulation des véhicules CritAir5 à compter du 1er juillet 2019. Cela concerne donc les véhicules diesel de plus de 18 ans et essence de plus de 21 ans qui représentent entre 1 et 2% des véhicules en circulation (environ 400 véhicules pour Clamart).
Néanmoins, aucune verbalisation n’est prévue avant fin 2021 !
Contrairement à certaines affirmations, les retours d’expérience dont nous disposons aujourd’hui démontrent que l’impact sur la pollution est significatif dès la première étape de la ZFE, notamment pour les dépassements de seuils et la fréquence des pics de pollution. L’argument d’un hypothétique transfert des véhicules anciens de la région parisienne vers la province est également assez spécieux : les grandes agglomérations de province mettent également en place des mesures similaires (quand elles ne l’ont pas déjà fait, à l’exemple de Grenoble) et l’éventuel report de véhicules polluants ne concernerait que des zones à faibles concentrations de pollution se situant très en deçà des seuils de dangerosité.
En ce qui concerne l’aspect antisocial ou punitif qui est invoqué par certains des maires réticents, il faut noter que l’Etat et la MGP ont mis en place des aides pour les ménages les plus modestes. Ces aides peuvent aller jusqu’à 16 000€ pour remplacer leur véhicules polluants, auxquelles viennent s’ajouter des dispositifs particuliers (prêts à taux zéro, microcrédits, abonnements NAVIGO, Vélib…). Les autres collectivités territoriales et certaines communes viennent parfois compléter le dispositif (il semble que la municipalité de Clamart n’ait rien prévu en ce sens et que d’autres arbitrages aient été effectués…).
Enfin, le dernier argument invoqué par les tenants du statu quo (et notamment par le maire de Clamart) est que la mise en place des ZFE nécessiterait l’utilisation de caméras et de portiques (pour la verbalisation), mesure qu’ils prétendent irréaliste. S’opposer à la mise en place de la vidéo verbalisation quand on est soi-même un fervent adepte de la « vidéo protection » et que l’on multiplie les caméras de surveillance dans sa commune est tout de même assez surprenant ?!?
Les ZFE ont déjà été expérimentées dans d’autres grandes agglomérations françaises et de nombreux pays européens. Elles y ont fait la preuve de leur efficacité. Vouloir s’opposer à leur mise en œuvre sur la métropole semble un combat d’arrière-garde dont les motivations laissent au mieux perplexes…