Le logement social à Clamart
Le logement social est un élément central de la vie politique d’une ville. La longue discussion qui a eu lieu autour du PLU le montre. Dans ce domaine, il y a des obligations légales et des obligations morales, il y a du bon sens… et, malheureusement, du mauvais sens.
- Pour une commune, les obligations légales sont d’avoir, d’ici 2025, au moins 20 ou 25 % de logements sociaux, selon la localisation ou la taille de la commune (25% pour Clamart). En Ile-de-France, environ 60% de la population y est éligible (notamment via l’ex « 1% logement » des entreprises). Clamart est passée, lentement malgré une politique volontariste dans ce domaine, de 24% en 2002 à 28% en 2014.
- Les obligations morales sont de tenir compte de la dégradation du pouvoir d’achat des familles les plus modestes pour leur offrir, à la mesure de leurs revenus, un toit, garantie de l’épanouissement d’une famille, rempart contre la précarité, ancrage de l’appartenance à une ville.
- Le bon sens c’est d’éviter les ghettos en construisant des petits programmes de logements sociaux répartis également dans toute la ville, donc en évitant de les mettre au plus près de la zone où il y en a déjà beaucoup ; ceci est un fâcheux héritage des années soixante. C’est pour cela que Clamart Citoyenne est toujours favorable aux programmes de 10 à 20 logements sociaux disséminés dans les zones peu denses. Le bon sens, c’est aussi de permettre aux jeunes, résidant actuellement à Clamart avec leur parents, de ne pas être obligés d’aller vivre ailleurs lorsqu’ils voudront quitter le domicile familial et fonder leur propre famille.
Le mauvais sens, la déraison, c’est de vouloir aller contre ces trois règles de conduite.
Quand on est à 28%, viser 25% plutôt que 30%, c’est penser que l’on consolidera sa base électorale en changeant la sociologie de la ville, c’est manquer de confiance. S’arcbouter ainsi sur le minimum légal, c’est parier sur l’égoïsme supposé des Clamartois-es, ne pas croire en les capacités de notre ville. C’est tout simplement faire preuve de médiocrité intellectuelle.
Depuis 2014, 750 familles clamartoises se sentent menacées dans leur vie courante par la remise en cause de leur logement, base d’une vie stable. Ainsi, depuis l’annonce par le maire de Clamart de sa volonté de détruire la cité des 3F, ces Clamartois-es ne savent pas ce que peut devenir leur vie future. Cette situation est d’une grande violence pour les personnes concernées. Avec le vidage progressif de l’immeuble R26-R27 de Clamart Habitat sur l’avenue de Villacoublay, cette menace est exacerbée et la pression est entretenue auprès des familles qui acceptent n’importe quoi dans Clamart de peur de devoir, plus tard, quitter Clamart qu’elles aiment.
Quand on met en insécurité des personnes en ne leur proposant que la destruction à moyen terme de leur habitation (3F et R26-R27), on fait acte de violence, de médiocrité morale.
Quand on réduit dans le PLU les obligations faites aux promoteurs d’intégrer des logements sociaux dans leurs programmes, annulant ainsi des petits programmes répartis ici et là en ville pour y construire au contraire des logements, de préférence chers, que la plupart de nos concitoyens ne pourront pas acheter, on s’attaque aux Clamartois-es moyens ainsi qu’aux plus démunis et on utilise des méthodes dépassées pour consolider son assise sur la ville.
Cumulant médiocrité morale et intellectuelle, et méthodes d’un autre âge, l’attitude du maire de Clamart confine donc à la ringardise et mérite un zéro pointé (expression désuète de l’école d’autrefois et qui ne s’emploie plus à l’école, mais souvent en politique).
Ringard adj.
Qui est médiocre, dépassé, démodé…
(Dictionnaire Larousse)
Ainsi qu’une lecture attentive de ce billet le montre, Clamart Citoyenne n’est pas opposée par principe à toute évolution urbanistique, bien évidemment ! En ce qui concerne le quartier du Pavé Blanc en particulier, nous avons des propositions précises à faire.
Mais en tout état de cause, nous prônons ici de mettre un terme au projet actuel de destruction des 3F et R26-27 et de poursuivre rapidement la réhabilitation des immeubles 3F.
Leurs habitants auraient subi l’isolement, puis les travaux, et maintenant que leur quartier bénéficie du tramway, ils devraient laisser leur place à ceux qui en auront les moyens ? Et ils devraient quitter leur quartier, pour se reloger là où ils le peuvent, sans l’avoir choisi ?
C’est humainement et moralement inacceptable.
Quelques liens utiles :
Ministère de l’Habitat et du Logement / Obligations de la loi SRU, situation de votre commune
Offre et demande de logements sociaux dans votre commune
Aménagement, logement, territoire et énergie dans les Hauts-de-Seine
Chiffres du logement et de l’habitat dans les Hauts-de-Seine
J’ajoute que la suspension, dès l’élection de la majorité actuelle, du programme de logement social, accompagné d’une crèche et d’espaces verts, rue Perthuis est un non-sens démocratique. L’immense terrain est toujours en friche actuellement.
En effet, le quartier avait fait de nombreuses réunions sur plusieurs années pour que ce programme s’insère bien dans le quartier. Tout le monde était enfin d’accord, le maire a donné un coup de pied là-dedans sans vergogne. J’ai été écœuré que tout ce travail, permettant à tout le monde d’évoluer sereinement vers plus de vivre-ensemble, ait été foulé aux pieds.
Des élus qui ne respectent pas un long travail de démocratie participative, on peut les qualifier de quoi?
Bref. Oui aux logements sociaux, notamment aux petites unités partout !!
De surcroit, le logement social fait partie du patrimoine culturel de Clamart. L’ensemble de la Plaine a été pensé et dessiné par le grand architecte et urbaniste Robert Auzelle. Cette cité, remarquable à tous points de vue, a su échapper à la plupart des défauts que l’on reproche aux ensembles de logements sociaux de cette époque. Elle est maintenant citée en exemple dans les écoles d’urbanisme.
Dans un programme qu’il avait présenté aux précédentes élections, le candidat J.D. Berger, qui ne laisse passer aucune occasion d’étaler son inculture, avait proposé d’en morceler et privatiser les espaces verts. Et il ne rêve que d’en vendre le maximum de logements en « accession à la propriété ». C’est une forme particulièrement cynique d’escroquer les habitants modestes et d’abandonner à plus ou moins court terme ces logements qui ne seront plus entretenus dès lors que leur gestion passera au privé.
La volonté de détruire les bâtiments des 3F (comme les R26-27 de la plaine) est d’autant plus incompréhensible que ce sont des bâtiments en très bon état. Il n’y a pas besoin de réhabilitation aux 3F puisqu’elle venait de s’achever quand le nouveau maire a parlé de démolition. [Cela n’empêche pas le bailleur privé des 3F de faire un certain nombre de travaux + ou – importants et qui sont urgents.]
Par ailleurs on peut se demander si monsieur le maire et ses collaborateurs connaissent les COP 21 et 22. Mais peut-être aussi pensent-ils qu’après eux c’est la fin du monde?
J’ai déposé une demande de conciliation au Tribunal de Vanves avec l’espoir que celle-ci pourra convaincre CLAMART HABITAT de changer sa politique de gestion des charges, qui épargnerait des frais en justice inconsidérés de part et d’autre.
Je demande à CLAMART HABITAT de s’engager par une convention écrite à :
-Adresser à chaque locataire la régularisation annuelle des charges locatives « par rubrique et par matières » mentionnant le montant les charges récupérables et celles qui ne le sont pas à la charge du bailleur conformément à la loi.
– Dans les contrats signés par CLAMART HABITAT avec l’accord des associations « dites représentatives » : certains contrats sont mutualisés ou non ; un contrat ne peut pas être « complet » mais il doit distinguer précisément ce qui est à la charge du locataire ou du bailleur.
Comme par exemple les contrats de robinetterie, ascenseur, entretien des eaux pluviales qui ne doit pas être à la charge du locataire, faire en sorte qu’il n’y ait pas de « doublons » entre les contrats selon l’immeuble concerné, la charge de gardien ou non, etc …).
– Comme les contrats, les charges restent à répartir « au logement » et non sur des surfaces corrigées souvent trompeuses (voir balcons/terrasses (plaine pour 3M²), caves séparées comprises en M² dans la surface habitable ).
Tenir à disposition « toutes les pièces justificatives » (cahier des charges, factures, contrats, bons de commandes).
-Respecter la conformité avec les textes de la loi en vigueur
– Corriger la taxe TEOM que CLAMART HABITAT reporte sur la surface totale du logement alors qu’elle doit être sur sa surface réelle (c’est presque du simple au double pour les locataires). Revoir aussi la taxe locative que le Trésor Public me donne entière raison.
Convocation le Jeudi 2 Février 2017 au Tribunal.
Nous vous remercions de nous tenir informés de l’état d’avancement de ce dossier. Clamart citoyenne reste en effet attentive à la politique de gestion des charges mise en œuvre par Clamart Habitat et espère que les litiges en cours trouveront rapidement une issue acceptable.
Cordialement,