Conseil municipal du mercredi 30 novembre 2022 : Questions orales du groupe Clamart Citoyenne

Lors de ce conseil municipal le maire, dans une interprétation très personnelle de son propre règlement intérieur et du code des collectivités territoriales, a refusé que David Huynh pose la question orale* qu’il avait préparée sur le théâtre Jean Arp, ses difficultés actuelles et son avenir.

Par la suite, alors qu’Agnès Hartemann s’apprêtait à lui poser à son tour une question orale sur les logements passerelles, il lui a retiré la parole au motif qu’elle avait demandé des explications sur la sanction précédemment infligée à David Huynh.

Manifestement le maire est très gêné par certaines questions, on devine pourquoi, et il fait alors preuve d’un autoritarisme totalement inapproprié.

*Les questions « orales » sont en fait des questions écrites transmises, 48H avant le conseil municipal, au cabinet du maire.

Le règlement intérieur du conseil municipal dispose que « conformément à l’article L. 2121-19 du CGCT, les conseillers municipaux ont le droit d’exposer en séance du conseil des questions orales ayant trait aux affaires de la commune. »

Il n’est pas donc pas fait mention, comme s’en prévaut le maire, de « compétence communale ». Par ailleurs, la ville de Clamart affirme elle-même être un partenaire institutionnel du théâtre Jean Arp qui bénéficie de son soutien. Il donc assez extravagant d’affirmer, comme il le fait, que la vie de ce théâtre ne relève pas des affaires de la commune.

Roland Rabeau : Question sur la piétonnisation du centre-ville

Monsieur le Maire,

Le projet de piétonnisation a été lancé par la mairie depuis le 1er septembre. Deux mois se sont écoulés depuis le démarrage du test qui arrivera à son terme dans les semaines à venir.

Le principe de la piétonnisation fait consensus au sein du conseil municipal. Mais ce n’est pas le cas de ses modalités de mise en œuvre.

Le projet est marqué par une information trop parcellaire et une défaillance de la concertation :

  • La réunion publique a cautionné la démarche sans prise en compte réelle des avis des Clamartois.
  • Le comité de pilotage du quartier centre a simplement été informé du projet de façon descendante.
  • Les commerçants ont été prévenus du projet définitif début septembre pour le 1er octobre.

Or, l’intérêt d’une véritable concertation aurait été d’éviter des choix aberrants ou une meilleure prise en compte de ceux qui vivent, travaillent et se déplacent sur le quartier :

  • Des macarons auraient pu être délivrés aux habitants de la rue Martin, fermée à la circulation, dès le démarrage du projet.
  • Les travaux de voirie sur la moitié de l’avenue Paul Vaillant-Couturier auraient pu être finalisés avant le démarrage du test, pour en faire un vrai test sans que des tranchées n’entravent la circulation des piétons.
  • Les erreurs sur le plan du quartier centre auraient pu être corrigées avant sa mise en ligne.
  • Des voies de circulation ont été fermées, sans que la mairie ou le territoire n’aient au préalable développé des moyens alternatifs pour accéder au centre-ville :
  • Ainsi, les pistes cyclables sécurisées, favorisant la pratique du vélo pour les Clamartois jugeant ce mode de déplacement encore trop dangereux sur la ville, continuent à faire défaut sur la ville pour faciliter l’accès au centre-ville.
  • Les lignes de bus ont été détournées ou des arrêts de bus supprimés sans que la RATP ou les Clamartois en aient été informés. De sorte que les chauffeurs des bus en étaient venus à s’informer mutuellement des modifications de trajets au jour le jour. Sans parler des Clamartois, qui erraient dans le centre-ville cherchant où les arrêts de bus avaient bien pu être déplacés.

De plus, la fermeture de la rue Paul Vaillant-Couturier crée des nuisances importantes dans les rues avoisinantes vers lesquelles la circulation s’est déportée, alors qu’elles ne sont pas dimensionnées pour subir un tel trafic.

Aussi, cette gestion du projet de piétonnisation nous amène à vous poser plusieurs questions sur les enseignements de la période écoulée :

  • Pourquoi ne pas avoir aménagé en amont des pistes cyclables sécurisées pour faciliter l’accès au centre-ville comme vous y invitait chaque année le baromètre des villes cyclables ?
  • Quelles solutions alternatives ont été évaluées pour obtenir un centre-ville apaisé ? Par exemple pourquoi ne pas avoir envisagé un aménagement de la rue Paul Vaillant-Couturier, au minimum en rendant visible au sol le fait qu’elle soit une zone de rencontre 20 km/h pour les piétons, cyclistes et véhicules, au lieu de la fermer purement et simplement ?
  • Pourquoi ne pas avoir réalisé un projet en plusieurs étapes en piétonnisant d’abord la partie semi-piétonne de l’avenue Jean Jaurès entre les rues Estienne d’Orves et Paul Vaillant-Couturier, puis en aménageant dans un second temps la rue Paul Vaillant-Couturier en zone de rencontre, au lieu de décider de mettre en place en une seule fois votre projet ?
  • Quelles démarches de coordination et d’information ont été prises avec les communes voisines pour s’assurer que cette modification des flux routiers était bien un progrès allant dans le meilleur sens pour tous ? Et également de façon à éviter la découverte abrupte par nos voisins de ces importants changements, avec tous les embarras de circulation que cela a entrainés ?
  • Enfin, les Clamartois nous demandent si les résultats des reports de circulation leur seront bien restitués de façon transparente, y compris dans les communes limitrophes…

Monsieur le Maire, le principe de la piétonnisation fait consensus mais ses modalités sont
susceptibles de provoquer un rejet d’ensemble.

Je vous remercie par avance pour vos réponses.

David Huynh : Question sur le Théâtre Jean Arp

 Question refusée par le maire de Clamart

Monsieur le Maire,

Quand nous parlons de notre ville à des non-Clamartois, les deux sujets qui reviennent le plus souvent sont l’attentat contre le Général De Gaulle, et le Théâtre Jean Arp.

Celui-ci a en effet acquis, notamment pendant les années où il a été dirigé par Farid Bentaieb (de 1997 à 2016), une excellente réputation, qui s’est étendue à toute l’Île-de-France, voire au-delà, et qui faisait la fierté de tous les Clamartois qui le fréquentaient.

La suite, entre les travaux du marché et la crise sanitaire, a été difficile. Mais au moment où les activités de notre théâtre pouvaient retrouver une certaine normalité, au lieu d’essayer de reprendre ce qui avait fait son succès, et permis son très bon taux de fréquentation, voilà qu’il a été décidé de fusionner avec le Théâtre de Chatillon, en nommant le directeur de celui-ci, Christian Lalos, sur les deux théâtres.

Les techniciens qui travaillaient à Clamart se sont vu proposer une baisse de salaire de plus d’un tiers (de 25 € à 15,83 € de l’heure), alors qu’en 25 ans ils n’avaient jamais demandé d’augmentation, et que cette rémunération n’avait été remise en question ni par la Ville ni par le Territoire (et qu’elle est encore pratiquée par le conservatoire et pour les prestations événementielles à Clamart).

Bien entendu, ces techniciens, intermittents du spectacle, se sont tournés vers d’autres théâtres de la région, et celui de Clamart peine à leur trouver des remplaçants, ce qui remet fortement en cause la tenue des prochaines productions. À noter que, contrairement à ce qui s’est dit, il ne s’agissait pas de « permittents », qui plus est sur-déclarés, la plupart travaillant dans plusieurs théâtres, et leurs heures déclarées correspondant bien à leurs heures effectives.

Alors qu’en général la plaquette de présentation de la saison à venir est disponible en juin, cette année elle ne l’était toujours pas au moment de la soirée de présentation le 22 septembre (pour d’opaques raisons, le Territoire, les villes et la direction ne parvenant pas à se mettre d’accord – désaccord qui fait que, trois mois après le début de la nouvelle saison, c’était encore la banderole de la précédente, en piteux état, qui est accrochée au théâtre). Comment le public peut-il, dans ces conditions, faire ses choix ? Par ailleurs, les techniciens ayant à l’occasion de cette soirée fait savoir les nouvelles conditions de travail qui leur étaient proposées, nombre de spectateurs ont pris conscience que leur théâtre, auquel ils sont particulièrement attachés, où ils trouvent un accueil, une écoute et des conseils précieux, était en train de se fourvoyer dans une impasse. Beaucoup ne se sont, pour la première fois depuis longtemps, pas abonnés, ou l’ont fait ailleurs.

Depuis, la plupart des spectacles se jouent en demi-salle, et la fréquentation est en chute libre.

Ce qui faisait la qualité de la programmation, à la fois exigeante et ouverte à la découverte, avec parfois des « têtes d’affiche » attractives, disparaît. Les promesses, faites lors de la fusion, de se tourner vers de nouveaux publics ne sont pas tenues.

L’équilibre entre les deux structures semble nettement en faveur de Châtillon, qui accueille cette saison 48 spectacles, dont la majorité de ceux de la discipline « théâtre », contre 36 à Clamart, qui possède pourtant des infrastructures plus complètes.

Récemment, le Théâtre de Châtillon avait tenté, sans succès, de fusionner avec celui de Fontenay-aux- Roses. L’impression donnée par tous ces éléments est qu’il a de fortes ambitions, ce qui pourrait être tout à fait légitime si ce n’était pas, comme cela semble être le cas, au détriment du rayonnement du Théâtre Jean Arp, dont le nom même, pourtant emblématique, disparaît. Quand on ajoute que ce dernier ne fera plus partie de l’organisation de la Fête des Petits Pois, alors que jusque-là, en proposant les spectacles de rue, il pouvait en garantir la qualité artistique, nous nous posons la
question, à laquelle nous espérons une réponse rassurante : Monsieur le Maire, quelle est votre ambition pour le Théâtre de Clamart ?

Nous vous remercions.

Philippe Saunier : Question sur le Centre Albert Chanot

Monsieur le Maire,

Les Clamartois s’inquiètent de l’avenir du Centre d’Art Contemporain Albert Chanot en raison de signaux inquiétants, comme la non-parution de plaquette de la saison 2023.

Le centre Albert Chanot est un espace de création et d’exposition apprécié des Clamartois.

Il est reconnu par le ministère de la Culture comme un centre à rayonnement francilien au travers du soutien financier apportés par la Direction Régionale des Affaires Culturelles ou de sa participation aux Nuits Blanches initiés par la ville de Paris.

Les Clamartois expriment leurs inquiétudes sur la pérennité du Centre.

Vous n’êtes pas sans avoir que le Centre Albert Chanot est un legs réalisé par la veuve du peintre à la ville de Clamart, comprenant à la fois le fonds artistique, la maison atelier, l’espace d’exposition, agrémenté d’un jardin, en contrepartie d’un engagement à respecter la destination du lieu et son entretien.

Les Clamartois souhaiteraient donc savoir qu’elles sont vos intentions à l’égard du Centre et si vous respecteriez à l’avenir les termes du legs ou si vous chercheriez à vous en défaire, par exemple en allant jusqu’à céder le centre Albert Chanot ?

Agnès Hartemann : Question sur les logements passerelles

 Question refusée par le maire de Clamart

La Ville de Clamart dispose depuis des années de huit logements dits « passerelles » pour les femmes, souvent accompagnées d’enfants, en situation d’urgence. Les femmes payent un petit loyer, et la ville verse 1000 euros par an et par logement à Vallée Sud Habitat, le reste étant financé par des subventions, en particulier de l’État.

La pauvreté et la précarité augmentent à Clamart comme ailleurs. Une commission émanant du CCAS statue sur les attributions de ces logements.

Par ailleurs le règlement du CCAS de Clamart limite à deux fois deux nuitées d’hôtel l’aide qui peut être apportée en extrême urgence. Or le 115 ne parvient pas toujours en ce moment à trouver une solution d’hébergement après quatre nuits.

Récemment les fédérations de parents d’élèves se sont émus de la situation d’une maman clamartoise avec 3 enfants, dont un petit atteint d’autisme, qui s’est retrouvée à la rue, a passé une nuit dehors, et ne bénéficie pas d’un logement passerelle.

Nous souhaiterions savoir combien de dossiers de demande de logements passerelles sont traités par la commission par an, et combien de femmes clamartoises dont la situation sociale est compatible avec l’intégration d’un logement passerelle ne peuvent en bénéficier. En d’autres termes : combien faudrait- il de logements passerelles pour répondre à la demande ?

Pierre Carrive : Question sur les boîtes à livres

Monsieur l’adjoint à la culture,

Les boîtes à livres sont-elles autorisées sur notre commune ?
Si oui, la municipalité est-elle prête à soutenir leur installation ?

Je vous remercie.

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3 commentaires

    1. Nous attendions le conseil municipal suivant pour répondre, car, après un deuxième refus de M. Berger de prendre en compte notre question orale (le 14-12-2022) nous voulions à nouveau relancer le sujet. Le 16-02-2023, Agnès Hartemann a posé une troisième question orale (https://new.synople.tv/vod/27227?s=8316&e=8413&odj=hide), à laquelle M. Berger a répondu avec toute la mauvaise foi dont il est capable (https://new.synople.tv/vod/27227?s=8413&e=8501&odj=hide). Nous allons maintenant passer à un signalement au préfet.

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