Enquête publique – Quartier dit « Pavé Blanc – secteur I3F » – Paroles de Clamartois.e.s (5)

Il est procédé du lundi 22 mars 2021 à 8h30 au vendredi 23 avril 2021 à 17h30 inclus, à une enquête publique relative au permis d’aménager pour l’opération LE NÔTRE, projet d’aménagement du quartier dit « Pavé Blanc – secteur I3F », Place Georges Pompidou, route du Pavé Blanc et rue de la Porte de Trivaux à Clamart (92140), soumis à évaluation environnementale.

Cette étape importante du projet vise à recueillir les observations du public.

Vous pouvez déposer vos observations ici.

Observations de Valérie Gyselinck

Mr le Commissaire-enquêteur,

Clamartoise depuis plus de 20 ans après avoir habité dans le 93, je me suis installée dans cette ville plutôt qu’une autre du fait de sa situation géographique et attirée par sa mixité et sa diversité sociales, architecturales, paysagères, environnementales au sens large. J’ai d’abord surtout fréquenté les quartiers dits du « bas Clamart » et ai découvert les quartiers situés plus au Sud plus récemment après y avoir déménagé.

Je suis effarée par la densification sur la D906 dont je peux entendre en partie la nécessité mais m’interroge sur la prise en considération de l’ensemble des besoins des habitants. Augmenter le nombre de logements sans augmenter le nombre de services publics, en garantir l’accessibilité pour tous, sans augmenter l’offre de transports publics, prendre en compte le besoin d’établissements scolaires, sans augmenter la couverture médicale (Clamart est en passe de devenir un désert médical, voire l’est déjà), va conduire selon moi à une forme d’embouteillage et à des goulots d’étranglement.

Goulots d’étranglement entrainant frustration, insatisfaction, stress qui provoqueront inévitablement des difficultés sociales qui sont celles qui semblent être mises en avant pour justifier la destruction des 3F.

Il est une expression populaire qui dit « quand on veut se débarrasser de son chien, etc. » et déformation professionnelle probablement, mais j’ai besoin d’éléments tangibles, de faits pour comprendre et être convaincue. Quand on prend la responsabilité de modifier, restructurer un quartier, il me semble indispensable de décider en connaissance de tous les éléments et de faire des études comparatives pour trouver la meilleure solution de tous les points de vue (le plus souvent la moins mauvaise solution).

C’est l’objet je crois aussi de cette enquête qui adresse le ressenti des habitants que je vous livre donc. Mon expérience de balades dans le quartier ne correspond pas à ce qui peut être décrit ou suggéré en termes d’insécurité par exemple. Je n’y ai pas vu un ghetto. J’y ai vu un ensemble d’immeubles nécessitant d’être réhabilités sans aucun doute, que des véritables mesures soient prises pour en assurer l’entretien régulier, mais des logements bien conçus et fonctionnels en termes d’agencement (j’ai eu l’occasion d’entrer dans certains appartements), et des espaces extérieurs arborés permettant aux enfants de jouer en sécurité sans risquer de se faire renverser par une voiture.

J’y ai rencontré des habitants avec lesquels j’ai interagi tout simplement. Quel est le gain de ce programme pour l’ensemble des habitants et la société comparativement aux inconvénients à court, moyen et long terme ?

Je m’interroge sur l’existence à un moment du processus d’une étude comparative qui aurait été menée pour déterminer s’il était plus pertinent de détruire et construire de nouveau ou de réhabiliter, avec tout ce que ça implique en amont en termes de doute et inquiétude pour les habitants dans la perspective d’un relogement (donc au passage de drames humains), de sentiment d’abandon et d’exclusion (et donc de frustration entrainant ces fameuses incivilités ?), mais aussi en prenant en considération l’ensemble des paramètres : gains énergétiques, fonctionnels, coûts financiers, bilans écologiques, etc ?

Les documents auxquels on peut avoir accès ne sont pas particulièrement rassurants sur l’ensemble de ces questions. Questions d’autant plus pertinentes à poser après une période de crise sanitaire telle que celle que nous vivons.

Comptant sur votre analyse de l’ensemble des éléments portés à votre connaissance pour vous prononcer sur la pertinence de ce projet.

Valérie Gyselinck

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