Cantines scolaires : beaucoup de com’, pas beaucoup de bio
Dans notre tribune de février 2016 (Plus cher, moins bien), nous avions pointé la baisse des aliments issus de l’agriculture biologique dans les cantines scolaires, malgré la hausse vertigineuse de 40 % de ses tarifs.
Dans la tribune suivante (Nous mentirait-on ?), nous dénoncions une communication mensongère de la mairie. L’espace de ces tribunes étant extrêmement limité, nous avions développé cette accusation dans un article sur notre site (Un manque de transparence inquiétant). Puis nous avions regardé de près un exemple de menu (La sauce Berger ne prend pas).
Depuis quelques mois, Clamart Infos indique parfois (pourquoi n’est-ce pas systématique ? mystère…), dans sa page dédiée aux menus des cantines scolaires (p. 33), les produits « issus de circuits courts », en plus des produits « certifiés AB (agriculture biologique » et de ceux qui « contiennent des ingrédients bio ». Chacun a son code couleur. Et puis il y a l’affichage « Les cantines de Clamart favorisent les produits bio », avec le célèbre logo vert « AB (agriculture biologique »).
Voilà qui ne peut que susciter notre enthousiasme !
Hélas… Nous avons regardé de plus près les menus des deux derniers mois : novembre 2016, et décembre 2016. Cela représente 43 menus détaillés, soit 292 composants, en comptant le pain. Nous avons dénombré 15 composants bio, et 46 qui contiennent du bio. Bien sûr, quand nous n’avons que « contient des ingrédients bio » comme indication, il est difficile d’en évaluer la proportion. Si l’on considère que c’est entre un tiers (hypothèse basse) et deux tiers (hypothèse haute), alors nous avons un pourcentage de bio qui oscille entre 10 et 15 %. « Peut mieux faire », non ?
Quant aux circuits courts, outre que ce n’est pas en soi un gage de qualité, nous remarquons que cela ne concerne que la viande (veau, agneau, bœuf et dinde). On arrive à compter péniblement 7 occurrences de ces produits. Même en admettant que cela concerne la totalité du composant (ce qui n’est pas le cas, puisque l’accompagnement de la viande ne provient jamais de circuits courts), cela représenterait à peine plus de 2 % du total. Là, on frise le « zéro pointé »…