À Clamart : la démocratie locale malmenée

Comme c’est son habitude, le maire a convoqué le conseil municipal, du jeudi 11 octobre 2018, à 9h45. Notons au passage qu’un démarrage de séance à dix heures moins le quart, alors que les participants habitent sur place et que « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt », est assez paradoxal.

A 12h20 (donc au bout de 2 heures 1/2), alors que l’ordre du jour touchait à sa fin, le maire a annoncé une suspension de séance, avec reprise à 13h30.

Certain·e·s parmi nous, n’ayant pas prévu que le conseil municipal pourrait se poursuivre l’après-midi, ont dû prévenir leur employeur qu’ils seraient absents pour la journée (sans solde, bien sûr).

Finalement, le conseil municipal a repris à 13h30 précises, alors que beaucoup de conseillers (et notamment dans l’opposition) n’avaient pas encore pu revenir. Le maire ayant fait passer, en quelques secondes, plusieurs délibérations, votées à l’unanimité, le conseil municipal s’est terminé vers 13h45 alors que nous aurions donc pu finir à 12h35, prendre tout notre temps pour déjeuner et retourner au travail.

Il y a eu plus grave.

Nous avions posé lors de ce conseil une « question orale » sur l’Association d’Usagers des Transports en commune (AUT) de Clamart (voir PJ), pour demander des explications sur le fait que cette association soit complètement occultée par la municipalité et en particulier qu’elle ne puisse participer au forum des associations.

Sa réponse a été stupéfiante : « Je fais confiance en mes services. S’ils refusent cette demande à cette association, il doit y avoir des raisons. » Rien d’autre.

Nous avions bien entendu envoyé cette question 48 heures à l’avance, pour être conforme avec le règlement intérieur.

Que dit ce RI ? Exactement ceci : « Conformément à l’article L. 2121-19 du CGCT, les conseillers municipaux ont le droit d’exposer en séance du conseil des questions orales ayant trait aux affaires de la commune. Le texte de la question est adressé au maire par courrier électronique 48 heures au moins avant la séance du conseil municipal afin de permettre au Maire ainsi qu’aux services municipaux de donner à la question une réponse aussi précise et argumentée que possible. » (Article 5)

Chacun appréciera la précision et le degré d’argumentation de la réponse du maire.

Par ailleurs, il voit deux faits qui prouvent que cette association est politique :

  1. Elle est présidée par une colistière de Clamart Citoyenne.
  2. Ce sont des conseillers municipaux qui se font l’écho de ses préoccupations.

Sur le premier point nous répondons ceci : le maire ne conçoit pas que l’on puisse faire de la politique et, en même temps, avoir des actions citoyennes déconnectées du jeu politicien. Que penser, alors, des élu·e·s de la majorité qui dirigent ou ont dirigé des associations (par exemple Marcelle Moussa et l’Union Nationale des Locataires Indépendants, François Le Got et l’Université Populaire Clamartoise, Édouard Brunel et l’Association de Parents d’Élèves Républicains…) ? La présidente de l’AUTC, non seulement n’est pas élue actuellement, mais a même refusé de l’être quand elle l’aurait pu, notamment, justement, pour se consacrer à cette association.

Sur le deuxième point, cela veut dire que le maire ne conçoit pas que des conseillers municipaux portent des sujets sans autre but que de rentrer dans le jeu politicien. Il a décidément une notion du rôle politique bien éloignée de la nôtre.

Tout cela nous confirme dans notre méfiance vis-à-vis de la municipalité pour tous les sujets qui concernent les associations et surtout nous renseigne sur la vision démocratique du premier magistrat de la ville.

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1 réponse à À Clamart : la démocratie locale malmenée

  1. cambon dit :

    très bien dénoncé.
    J’en rajoute une couche:
    Sur la politique culturelle.
    Moralisation, dépolitisation, dédain, censure? …..
    Les faits:
    Sur la programmation théâtrale des mises en garde ont été envoyées aux spectateurs sous couvert de scènes violentes à la saison dernière pour la pièce Cyrano et re-belotte pour la pièce jouée le 19 octobre « Un homme qui fume », manifestement l’équipe s’attaque aux mises en scène peut-être aussi aux tabous.
    Sur les arts, destruction de la fresque murale qui était sur le mur de l’ancien LEP rue de Bièvre et toujours vendredi 19 octobre mise à la ferraille d’une sculpture placée dans le jardin de le Centre A.Chanot.

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